Le mardi 21 janvier 2025, sous la conduite de leur enseignant, Xavier Poulet-Goffard, les étudiants de grade L3 en Science Politique et Management Public se rendaient à Bruxelles, dans le cadre d’un cours « Hors les Murs ». Une journée composée en trois temps, avec une matinée à la Commission européenne pour suivre deux conférences sur l’Union européenne, une après-midi consacrée, au 40 rue Belliard, chez Enedis, pour assister à deux autres conférences sur les enjeux environnementaux européens. Enfin, un temps libre leur était alloué pour découvrir la ville de Bruxelles.
Une découverte vivante des institutions européennes
Accueillis dans l’hémicycle Jean Durieux1, à l’intérieur du bâtiment Charlemagne de la Commission européenne, les étudiants ont assisté à deux conférences. La première, axée sur l’exécutif politique de l’Union Européenne animée par Luca Barani, responsable politique à la Commission européenne et chargé de cours, à l’Université libre de Bruxelles. L’échange a été rythmé par des questions-réponses engageantes. « La conférence se distinguait par son caractère vivant et animé. Il était particulièrement agréable à écouter et à interagir », selon Gaspard T-A, étudiant.
Par la suite, les élèves ont exploré les fondements et l’évolution du marché commun européen. Guilhem F, référent de classe, souligne l’importance des points abordés « nous avons vu comment ce marché unique bénéficie à la fois aux consommateurs, aux entreprises. C’était une approche très complète », ajoute-t-il. Les discussions ont également permis de mettre en perspective le rôle central du droit supranational européen.
La mutation du marché du travail et la protection sociale
Le deuxième intervenant de la matinée, Laurent Aujean, responsable politique à la Commission européenne, a consacré son exposé sur le thème de la protection sociale dans l’UE dans un monde du travail en mutation. Ceci a permis de sensibiliser les élèves sur les défis liés à l’emploi, en examinant un tableau des évolutions sociales en Europe, se basant sur des chiffres de l’année 2021. Ce thème a marqué Guilhem F, qui s’interroge sur l’adaptation des lois face à l’émergence de nouveaux modèles d’emploi. « Ce qui m’a frappé, c’est la manière dont l’UE appréhende ces mutations, notamment l’auto-entreprenariat ».
Environnement et normes européennes : la CSRD sous la loupe
Après la pause déjeuner, rendez-vous était donné dans les bureaux d'Enedis du 40 rue Belliard.
En ouverture de conférence, Xavier Poulet-Goffard présenta Abrial Gilbert-d’Halluin, conseiller parlementaire du député européen Radan Kanev, président des Alumni ISMaPP et contributeur à l’ouvrage public sur la directive de l’UE sur le rapport de durabilité des entreprises – CRSD. Une présentation des enjeux et des défis de la directive relative à la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises a été réalisée. Bien que la CSRD « reste louable » selon l’étudiante, également référent de classe, Anne-Fleur L-R, elle doute de son efficacité. « Les normes sont ambitieuses, mais sans sanctions pour les pays qui ne les respectent pas, leur impact risque d’être limité », dit-elle.
Une intervention importante notamment grâce aux détails amenés par l’intervenant sur le fait que cette transformation normative est en train de s’opérer, ainsi qu’en analysant les points de blocage de cette norme. « Voir comment certains pays résistent, certains lobbys résistent, ont permis d’aborder la complexité du problème, j’ai trouvé ça très passionnant », a ajouté le professeur.
Enedis et les affaires européennes
Enfin, la dernière conférence de la journée a abordé les enjeux de la politique énergétique de l’Europe et les interdépendances entre la France, l’Europe et le monde. Présentée par Stevan Palluel, responsable des projets et de la politique de l’UE chez Enedis, et Ysé Feniou, chargée d’affaires Européennes chez Enedis. Ces conférences ont offert une découverte stratégique de la gouvernance internationale et des réponses concrètes sur le pouvoir législatif de l’UE.
Découverte de Bruxelles
Avant le retour à Paris, les élèves ont pu profiter d’un certain temps pour découvrir la ville de Bruxelles, notamment sa Grand-Place, le Manneken Pis ou encore les Galeries Royales Saint-Hubert. « Nous avons pu visiter, acheter du chocolat, manger des frites et découvrir la ville » s’amuse Justine Q, étudiante.
Cette journée au cœur des institutions européennes a permis aux étudiants de mieux comprendre les rouages de l’UE. Malgré quelques réserves, les conférences ont su captiver par leur diversité et leur pertinence. Le temps libre dans les rues de Bruxelles a été apprécié par les étudiants qui ont découvert la ville.
1 : Jean Durieux commence sa carrière à l'Office belge du Commerce extérieur. En 1958, il devient le chef de cabinet du ministre belge des Affaires économiques. Suite à une requête de Jean Rey, commissaire belge auprès du Marché commun, il est affecté à la direction générale du Marché intérieur de la Commission CE pour devenir le chef de la division 'Industrie' (juin 1958). De novembre 1959 à août 1960, il est détaché de la Commission comme chef de cabinet du ministre belge chargé des Affaires économiques et financières du Congo-Rwanda-Burundi. A partir de 1964, il est chef de division, directeur puis directeur général adjoint à la direction générale du Développement. Le commissaire Jean-François Deniau lui confie notamment le dossier du bassin sud-méditerranéen et Jean Durieux négocie à ce titre les premiers accords de la Communauté avec Israël et les pays du Maghreb autour de 1976. Il devient ensuite porte-parole de la CEE à la Conférence sur la coopération économique internationale (CCEI) à Paris (1976-1977). Après une parenthèse comme chef de cabinet du vice-président Davignon (1977), il exerce les fonctions de chef de la délégation de la Commission à la CNUCED III (1978-1979). De 1981 à 1984, il est à la tête du cabinet du président de la Commission, Gaston Thorn dont il est le représentant personnel pour la préparation des sommets économiques occidentaux (G7). Entre 1985 et 1990, il est conseiller hors classe puis directeur général des Relations nord-sud (Méditerranée, Asie et Amérique latine). Il devient directeur général honoraire en 1990 et reçoit la nomination de conseiller spécial à la Commission.